L’Élixir

Mes impressions sont profondes.
Et mes visions se confondent.
J’entends le sourd bruit du bélier.
Frappant la grande porte d’acier

Personne ne semble s’en inquiéter.
Tout le monde profite du buffet.
C’est l’escalade, tout le monde est malade.
Le malin grimpe, le malin gambade.

Au diable l’allié de cette mascarade,
Peut-être qu’une mélodie de lyre
Pourrait mettre un terme à ce délire
Mais le malin esquisse un sourire.

La vibration de l’air vint briser le mur.
D’ici, la terre tremble, de là elle murmure
Le Ciel résonne et les anges frissonnent.
Le simple mortel dont les oreilles bourdonnent

Regarde l’oisel partir au loin.
Il le suit jusqu’à n’en voir qu’un point.
Jamais il ne vit une tel chose.
Puis une sourde voix se fit entendre.

Prenez donc cet élixir !
J’ai ouï dire qu’il permet de guérir.
Nul n’est sûr, mais ne sait-on jamais.
Si cela vous permet d’éviter la journée d’un condamné.

Riche en peuples, en biens, un roi aimait les eaux
D’une source, et s’en fit apporter par ses gens.
Il en boit longuement ; ses veines s’en emplissent.
Pâle, il est assisté par de grands médecins.
Et quand ils l’ont purgé par la sueur, le ventre,
La bouche, on voit ses joues qui se teignent de roses.